vendredi, février 16, 2007

Influence bénéfique d’une alimentation riche en protéines et pauvre en glucides

Une alimentation riche en protéines et pauvre en hydrates de carbone réduit le risque d'infarctus chez les femmes.

Les femmes qui ont durablement un régime appauvri en hydrates de carbone et enrichi en protéines et en matière grasse risquent moins de subir un infarctus du myocarde que celles qui consomment peu de matières grasses et beaucoup d'hydrates de carbone comme le préconisent les recommandations officielles.
Tel est le constat le plus récent de la "Nurses’ Health Study" *étude de longue durée (20 ans) réalisée aux Etats-Unis.
Le point de la situation: De nombreuses études scientifiques réalisées ces dernières années ont montré qu'une réduction de l'apport d'hydrates de carbone au profit des protéines ou des acides gras insaturés, ou encore d'une combinaison de ces deux types de nutriments, stimule le métabolisme des graisses, abaisse la tension artérielle et permet un meilleur contrôle du poids corporel. Ces effets bénéfiques ont cependant toujours été relativisés sous prétexte qu'un régime enrichi en protéines et/ou en matière grasse pourrait être néfaste et que l'innocuité d'un tel régime sur le long terme n'a pas été vérifiée. Un argument qui revient souvent est qu'un apport accru de protéine et de matière grasse animales augmenterait le risque de maladie coronarienne.
Problématique: Afin d'étudier cette question, un groupe de scientifiques dirigé par le professeur Walter Willett, de l'Université de Harvard, a analysé les données recueillies au cours de la "Nurses' Health Study" réalisée aux Etats-Unis, et où 82 802 femmes ont été suivies sur 20 ans. Pendant cette période, 1994 cas de maladie coronarienne (MC) ont été enregistrés.
Dans le cadre d'une analyse multivariable, on a cherché à établir s'il y avait un lien entre la survenance de la MC et les habitudes alimentaires des participantes.
Résultats: Chez les participantes ayant le régime le plus pauvre en hydrates de carbone et le plus riche en protéines et en matière grasse (1er décile: HC = 37 %; Pr = 23 %; MG = 40 %), le risque d'infarctus était 6% plus faible (RR = 0,94; IC = 0,76 – 1,18) que chez celles qui avaient le régime le plus riche en hydrates de carbone et le plus pauvre en protéines et en matière grasse (10e décile: HC = 59%; Pr. = 16 %; MG = 27 %). Cette différence n'était toutefois pas statistiquement significative.Dans d'autres analyses de sous-groupes, on a étudié l'impact des denrées alimentaires en fonction de leur source (animale ou végétale). Les résultats étaient les suivants: chez les femmes ayant le régime le plus pauvre en hydrates de carbone (35 %) et le plus riche en protéines animales (20 % sur un total de 24 % de protéine) et en graisse animale (27 % sur un total de 40 % de matière grasse), le risque d'infarctus était 6 % plus faible (RR = 0,94; IC = 0,74 – 1,19) que chez celles qui avaient le régime à la fois le plus riche en hydrates de carbone (58 %) et le plus pauvre en protéines animales (10 % sur un total de 16 % de protéine) et en graisses animales (13 % sur un total de 28 % de matière grasse).
Cette différence n'était pas non plus statistiquement significative.L'analyse des sous-groupes a en revanche donné des résultats statistiquement significatifs pour ce qui concerne la consommation d'aliments d'origine végétale: comparées aux femmes qui avaient le régime le plus riche en hydrates de carbone (56 %) et le plus pauvre en protéines végétales (4 % sur un total de 18 %) et en graisses végétales (10 % sur un total de 27 %), celles qui avaient le régime le plus pauvre en hydrates de carbone (45 %) et le plus riche en protéines d'origine végétale (6 % sur un total de 19 % de protéine) et en graisses végétales (19 % sur un total de 36 % de matière grasse) étaient 30 % moins exposées à un infarctus (RR = 0,70; IC = 0,56 – 0,88). Dans ce cas-là, la différence était statistiquement significative.Dans une autre étude, les scientifiques ont étudié l'impact des macronutriments sur la survenance de l'infarctus du myocarde. Il est apparu qu'il n'existe aucun lien entre l'apport de protéines, de matière grasse et d'hydrates de carbone, d'une part, et l'infarctus du myocarde d'autre part! Un apport accru de matière grasse animale ou de protéine animale ne faisait pas non plus augmenter le risque d'infarctus. Par contre, une corrélation inverse statistiquement significative a été constatée entre l'apport de matière grasse végétale et le risque d'infarctus: les femmes en consommant le plus étaient 25 % moins exposées à un infarctus par rapport à celles qui en consommaient le moins (IC: 0,57-0,98).
L'étude a mis en évidence que le facteur d'influence de loin le plus important sur le risque d'infarctus était la charge glycémique (produit de la quantité d'hydrates de carbone et de l'index glycémique): la charge glycémique en moyenne la plus élevée allait de pair avec une augmentation de 90% du risque de MC (RR: 1,90; 1,15 – 3,15) par rapport à la charge glycémique la plus basse! Résumé: La plus vaste étude prospective de longue durée jamais réalisée au niveau mondial a mis en évidence que les principaux facteurs de risque d'infarctus du myocarde sont non pas les protéines animales ou les graisses animales, mais une alimentation riche en féculents et en sucre! Elle a également permis d'abolir les préjugés à l'encontre des régimes low-carb: les régimes pauvres en hydrates de carbone, enrichis en protéines animales qui allient, en quantité modérée, les protéines végétales (légumineuses, soja, noix etc.) et de la matière grasse pour une grande part de source végétale (huile d'olive ou de colza), réduisent le risque de d'infarctus du myocarde. Les personnes désireuses d'adopter ce type de régime pourront le faire par exemple en suivant les recommandations de la méthode LOGI.Halton TL, Willett WC, Liu S, et al. Low-carbohydrate-diet score and the risk of coronary heart disease in women. N Engl J Med 2006;355:1991-2002.

Source: Producteurs Suisses de Lait - SMP - PSL - Février 2007

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